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Enfants aux besoins spéciaux – impact du confinement 10 mai 2021

Texte paru dans l'Express du lundi 10 mai 2021 - Collaboration mensuelle ACTogether.mu - La Sentinelle pour la Page Solidarité


Le KDZM (Kolektif Drwa Zanfan Morisien), l’APEIM et la GRF (Global Rainbow Foundation) craignent les répercussions long terme du confinement sur la santé mentale des enfants aux besoins spéciaux et atteints de troubles psychiatriques, pour qui, soutiennent-elles, le fait d’être enfermés entraine « un manque de stimulation sensoriel, langagier, moteur et social » ; en plus de rompre la routine quotidienne de prise en charge pluridisciplinaire à laquelle ils ont accès au sein de leurs structures spécialisées (écoles ou centres).  

« Une autorisation spéciale de sortie pour tous les enfants aux besoins spéciaux était nécessaire pendant le confinement, comme cela a été le cas pour les enfants atteints d’autisme lors du confinement 2020 et 2021 », soutient Marie-Laure Ziss-Phokeer, membre du KDZM et parent d’un enfant avec un retard de développement, âgé de huit ans. Au-delà, ce qui peut encore être fait post-confinement, souligne-t-elle, c’est la réouverture des écoles spécialisées dans les plus brefs délais, pour la continuité pédagogique du programme mais surtout, parce qu’une équipe spécialisée dédiée est nécessaire pour parer aux besoins émotionnels juxtaposés pour ces enfants, depuis le confinement, aux problématiques existantes liées à leur santé mentale.

 « Je pense que des classes spécialisées ne peuvent se faire que difficilement par Zoom, dépendant du type et du degré de handicap. Mon fils, qui pourtant adore ses classes en période hors confinement, notamment la classe de sport, ne pouvait plus suivre, même le sport à distance. Il y a eu un moment où quand je lui disais que c’était l’heure des classes, il se tapait la tête contre le matelas. Son hyperactivité a considérablement augmenté, il n’arrivait pas à comprendre que nous étions dans un cadre scolaire, bien que physiquement à la maison. Je pense que ses besoins émotionnels étaient plus forts que les besoins académiques. » Cela, Marie-Laure le voit notamment avec une régression des acquis comme le potty training, que son fils avait réussi à maitriser depuis ses quatre ans et qu’il a fallu reprendre à nouveau là.

 Même si cette question de potty training a pu être améliorée en partie avec l’aide d’un de ses professeurs spécialisés, il y a des besoins qui ne peuvent pas être réglés à distance ou simplement en augmentant ou alternant la médication, explique cette maman de trois enfants. Il y a, soutient-elle, dans la prise en charge d’un enfant aux besoins spéciaux, une grande partie de l’accompagnement émotionnel qui est importante pour éviter que l’enfant ne régresse, et qui n’a de sens que dans une relation en présentiel lors d’un accompagnement spécialisé « avec des équipes formées pour ces pédagogies spécifiques (variant selon le handicap) », appuient le KDZM, l’APEIM et la GRF dans leur communiqué conjoint faisant une demande pour rendre accessibles les écoles spécialisées. « Les enfants aux besoins spéciaux et atteints de troubles psychiatriques peuvent à la maison, bénéficier de l'amour et du soutien de leurs proches, mais l'environnement n'est pas pour autant adapté à leurs besoins d'apprentissage et de développement », expliquent les trois organisations.

« A noter qu'en France, même en période de confinement, les Instituts Médico Educatifs (IME) restent ouverts justement pour mieux répondre aux besoins des enfants vivant avec un handicap », conclue Marie-Laure Ziss-Phokeer.

 

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