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Autisme Maurice Géraldine aux multiples casquettes 25 nov. 2019
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Conversation à cœur ouvert avec Géraldine Aliphon, fondatrice et directrice de l’association Autisme Maurice, qui fête ce mois-ci, son 10e anniversaire ! Au-delà d’Autisme Maurice, Géraldine a plusieurs facettes, cachées ou non, qui font d’elle ce qu’elle est.

 

  • Raconte-nous ton parcours de vie jusqu’à Autisme Maurice… 
    Après mes études secondaires au Collège Lorette de Curepipe, j'ai suivi deux ans de formation en « front office » à l'Ecole Hôtelière. J’avais à peine commencé l’hôtellerie que j’ai été acceptée dans la force policière et j’ai intégré la police à 20 ans, en 1996. J’y ai rencontré Mike, que j’ai épousé en décembre 2000 et avec qui j’ai eu deux enfants : Anais, 17 ans et Evans, 15 ans.

  • Qu’est-ce que tes différentes expériences professionnelles t’ont appris et que tu appliques à ta vie personnelle ? 
    Chaque secteur où j'ai évolué m’a aidé à faire ce que je fais aujourd’hui. La formation de l'Ecole Hôtelière m’a permis d'aller vers les gens et de mettre en avant mon sourire, moi qui suis d'un naturel timide. C’est ce même « atout » qui m’a aidée à me démarquer dans la police ; je comptais parmi les meilleures recrues en académique, drill et arts martiaux. Tout cela m'aide aujourd’hui à diriger une équipe, à affronter les fins de mois difficiles en tant qu’ONG… Et jongler entre boulot et vie de famille, avec un enfant autiste. 

  • Arts martiaux ! Je paris que tu as beaucoup à dire de tes années dans la police ! 
    Nous étions le premier groupe de policières à faire des stages résidentiels, à pratiquer le Tae Kwon Do et faire le drill avec un fusil. J'ai appris la discipline, l'obéissance, le respect et une certaine pratique de travail. Les émeutes de février 1999 ont achevé la carapace que j’avais déjà commencé à me forger. Je les ai vécues dans le feu de l'action au poste de police de Curepipe.
    En parallèle à mes années dans la police, je suivais des cours de dessin technique à la JR School of draughtsmanship. J’ai fini par être recrutée par le CCID pour faire partie du bureau de dessin de la Police. J’ai été la première et unique femme à intégrer cette unité ! Mon travail consistait à accompagner le photographe sur les scènes de crimes ou d’accidents, descendre les falaises et escalader des montagnes, là où on avait besoin de nos services, pour des cas de culture de cannabis, de suicides ou d’atteintes aux mœurs.

  • Quelles sont les histoires les plus marquantes que tu aurais à raconter, par rapport à ce que tu as vécu et vu à Autisme Maurice ? 
    Il y a eu du bon et du moins bon... Nous avons eu un début lent, pour ensuite connaître une ascension fulgurante, avec deux gros projets qui ont vu le jour en 2012 ; une recrudescence de nouveaux adhérents ; ensuite un exode de certains, qui n'ont pas eu la patience d'attendre que l'on grandisse et améliore nos services ; de belles rencontres, qui se sont transformées en amitiés jusqu'aujourd’hui. Parmi : nos cousins et cousines (comme on les appelle), réunionnais ; de grandes dames qui sont aujourd’hui mes mentors - Gina Poonoosamy, Nathalie Faucher, Patricia Bheeka et Jocelyne Beesoon ; des désistements de financeurs et les partenaires, plus que des financeurs, qui sont restés à nos côtés et nous soutiennent encore aujourd’hui. De tout cela, du bon comme du mauvais, j'ai appris et grandis.

  • Mis à part Géraldine, fondatrice d’Autisme Maurice, il y a Géraldine, maman de deux enfants, Géraldine, créatrice d’accessoires déco… Parles-nous de tes autres passions !
    Il y a une façade moins connue : j'adore rester chez moi ! Autant que possible, j'évite les foules et le bruit. J'ai de la chance de vivre dans un cadre vert, au pied du Pieter Both
    Mes plus grandes joies : regarder la pluie tomber, écouter des chansons des années 50 à 80, relire mes bandes dessinées, revoir les séries de Louis de Funès… en buvant un café noir et mangeant une pâtisserie, que je confectionne moi-même. Les pates feuilletées, brisées, à tarte, les génoises, muffins, cookies n'ont plus de secret pour moi ! 
    Pour le moment, j'ai rangé mes crayons, mais je souhaite les retrouver au plus vite.
    Ma dernière passion : les bijoux à base de tissu, jean ou wax, ou en graines « sipay » ou larmes de job. Je compte me lancer à plein temps dans ce domaine un jour. 

  • Le moment de la pose de diagnostic pour Evans a été un moment clé de ta vie. Te rappelles-tu ce qui te passais par la tête à ce moment-là ?
    Je ne sais vraiment pas ce que serait ma vie si Evans n'avait pas été diagnostiqué autiste. Elle aurait sans doute été assez classique. J'évite d'y penser et je vis pleinement l'instant présent. Evans est un autiste typique, c'est-à-dire, qu'il présente toutes les difficultés liées à l'autisme : non-verbal, hyperactif, gros troubles de comportement, de l'attention, de la socialisation… et costaud ! A 15 ans, il me dépasse de deux bonnes têtes et porte des vêtements deux fois plus grands que ceux de son papa. Tout ceci pour dire que je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort. Je l'ai fait pendant deux ans, après la découverte de son handicap. Il avait alors trois ans. Mais pleurer ne m'avançait en rien et ne l'aidait pas. Je suis donc allée vers les autres pour monter Autisme Maurice. L’objectif était de réunir des parents dans la même situation dans une optique d’entraide et de soutien. 

  • Quelle est ta relation avec ta fille, Anais ?
    Mon grand regret, c'est qu'à la découverte de l'autisme d'Evans, j'ai beaucoup négligé ma fille aînée, Anais. Elle avait à peine cinq ans à l'époque et avait encore besoin de moi. Son enfance s'est envolée d'un coup. Elle est devenue de force, une aide pour moi, quand on devait se mettre à deux pour faire prendre son bain à Evans, le faire manger, l'habiller, le surveiller. Je lui disais qu'elle n'avait pas droit à l'erreur, parce qu'elle est « normale ». Mais Anais est un vrai trésor, un cœur d'or prompt à pardonner, aider, réconforter. Je suis contente de voir qu’elle arrive mieux que moi à y faire avec son frère. 

  • Aujourd’hui, quel est ton rêve le plus fou ? 
    J'ai plusieurs rêves, et je travaille pour les réaliser : 
    - un terrain pour construire un grand centre pour Autisme Maurice : un service tout-inclus. 
    - une boutique d’art pour moi-même. 
    - Qu’Evans accède à l’autonomie. 
    - Qu’Anais réussisse sa vie 

 

Les activités prévues autour de ce 10e anniversaire :

  • Le 26, jour anniversaire d’Autisme Maurice : lancement du nouveau site web et de la première série de produits en céramique fabriqués en ateliers par les mamans et enfants autistes.
  • Les deux jours suivants : deux jours de formation animés par Nathalie Faucher, Présidente d’Autisme Réunion.

 

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