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VIH/Sida : Rendre hommage à la lueur des bougies 24 mai 2017
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Le International AIDS Candlelight Memorial est organisé annuellement dans plusieurs pays pour rendre hommage aux personnes décédées du VIH et à celles qui luttent encore aujourd'hui. Le thème choisi par le comité international pour 2017 est « Ending AIDS together », traduit en créole ainsi : « Nou tou ansam nou aret sida ». La commémoration nationale se tient à Maurice sur deux dates : 21 mai au Mahebourg Waterfront et le 28 mai au Caudan. 


Dimanche 21 mai au Mahebourg Waterfront. A la lueur de petites flammes porteuses d'un symbole fort, les visages éclairés des personnes concernées par le VIH révèlent un combat de plusieurs années. Moment phare de sensibilisation au VIH, la cérémonie-hommage du AIDS Candlelight Memorial a lieu à Maurice depuis plus de dix ans.

Elle est généralement marquée par des témoignages de personnes vivant avec le VIH ayant publiquement révélé leur statut sérologique, un allumage de bougies et des concerts. Après le Mahebourg Waterfront, un deuxième volet de la cérémonie publique se tiendra au Caudan ce dimanche 28 mai.

Outre l’hommage national auquel est convié le public, les différentes ONG concernées de près ou de loin par la question du VIH/sida organisent elles-aussi une petite cérémonie pour leurs bénéficiaires, généralement en mode intime. Pour tous, le AIDS Candlelight Memorial est le moment de faire passer des messages forts, dans l’espoir d’être entendus.

Un moment de mobilisation, solidarité et respect...

Selon Nicolas Manbode, coordinateur national de l’événement principal, « il est important que les mauriciens comprennent que ce virus nous concerne tous et qu’aujourd'hui avec l'avancée de la médecine, une personne séropositive peut vivre une vie presque normale mais que la stigmatisation et la discrimination font beaucoup plus de mal que le virus lui-même. »

Rajini Rungen, coordinatrice de Lakaz A, maison d’accueil de jour ouverte à tous, y compris aux Personnes vivant avec le VIH, souhaite pour sa part que le mouvement de soutien envers ces personnes se passe tous les jours, « pas seulement lors d’un grand événement à la suite duquel les personnes concernées se retrouvent seules. C’est un travail continu, un travail de proximité. »

A Lakaz A, sis à Port-Louis, le AIDS Candlelight est vécue en « famille », avec les parents, les accueillis, les jeunes, les amis. « C’est aussi une occasion pour les jeunes de prendre conscience de la maladie », explique Rajini Rungen.

Du côté d’Espoir Revivre Barkly (ERB), association de lutte contre le sida et la dépendance aux drogues à Barkly, Beau-Bassin, cette année marque une dixième participation au AIDS Candlelight. Au lieu de rester dans le quartier de Barkly, qu’elle connait bien, l’équipe organise la cérémonie à La Valette, Bambous.

Selon Brian Pitchen, Président de ERB, « le symbole est fort car nous restons dans la mobilisation communautaire d'un quartier et les voir se mobiliser donne de l'espoir et du courage pour continuer ! »

Symbole de mobilisation, de solidarité, de réflexion, d'hommage et de respect... La cérémonie du AIDS Candlelight revêt le même cachet pour tous les acteurs sociaux. Pour Brigitte Michel, coordinatrice de l’association AILES, qui apporte des services de prévention, aide et soutien aux utilisateurs de drogue et aux personnes vivant avec le VIH et leurs familles à Mangalkhan, Floréal, il s’agit aussi d’un moment de plaidoyer et de justice.

« Ending AIDS together » : Plus d’efforts conjoints

Car « les personnes vivant avec le VIH ont les mêmes droits, sentiments et contraintes que les autres, et le même besoin de vivre et d'aimer ! Il faut qu'elles puissent profiter de la santé, du développement, de l'économie du pays et s'épanouir en tant qu'être humain », souligne-t-elle.

Brian Pitchen estime que c'est un sujet d'intérêt national et mondial. « Comme la lutte pour l'écologie et l’environnement, la lutte contre la drogue ou le chômage, la lutte contre le VIH doit aussi figurer dans l'agenda des politiques du pays. »

Aussi, déclarent les personnes interrogées, beaucoup de mesures peinent encore à être mises en place. « En tant qu'activiste, j'ai confiance qu'on arrivera à contrôler l'épidémie. Il faudra toutefois mettre en place les recommandations de l'OMS et investir dans le matériel médical adéquat », indique Brigitte Michel.

Pour Rajini Rungen, il y a la nécessité d’entreprendre beaucoup plus d’actions pour contrecarrer le virus du sida, notamment « continuer les campagnes de prévention, remettre sur pied les méthodes de réductions de risques et rétablir le partenariat Etat-Société Civile. »

De 1987 (année de découverte du premier cas de VIH/sida à Maurice) à fin 2016, 1,210 personnes sont au total décédées de causes liées au VIH/Sida.

 

 

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