Pour l’équipe de TIPA (Terrain for Interactive Pedagogy through Arts), l’art plastique et le théâtre représentent une courroie de transmission idéale pour véhiculer les valeurs citoyennes. Pour encourager d’autres ONG à tester leur méthode et à s’appuyer davantage sur la pédagogie interactive, TIPA a créé la formation Facilit’art. La 4e édition en cours !
Déjà deux sessions de passer et les participants de Facilit’art ont déjà hâte de se retrouver en février !
Une bonne dynamique de groupe s’est déjà créée entre l’équipe de TIPA et leurs invités : Stéphane Fanchette manager de La Ruche à Bambous, Giralda Marianne, Magdela Joseph et Ginette Rabaye animatrices à Mahebourg Espoir Education Centre, Kateleen Caliste de Vent d’un Rêve à Mangalkhan, Sharon Quirin, enseignante à l’école primaire de la Salle (RCA), Marie-Laure Ziss-Phokeer, volontaire au shelter de l’Etoile du Berger à Albion.
Lors des 6 premiers jours organisés en novembre dernier, de nombreuses notions ont déjà été abordées : les moyens d’atteindre le renforcement positif pour encourager la répétition d’un « bon » comportement chez l’enfant (esprit de collaboration, respect des autres, confiance en soi…), l’utilisation de la pédagogie interactive qui accorde une grande place à la parole de l’enfant et stimule son esprit critique, la planification et le système d’auto-évaluation d’un atelier de créativité, l’art visuel et le théâtre comme outil pédagogique…
« Les échanges entre les participants sont très riches grâce aux expériences de terrain diverses qu’ils rencontrent. Les participants travaillant avec des enfants de régions et d’âges différents, avec des problématiques sociales spécifiques. Lors des 3 éditions précédentes de Facilit’art, nous avons aussi eu l’occasion de former un public varié, à savoir des enseignants d’écoles primaires situées en zone d’éducation prioritaire, des animateurs des centres ANFEN (Adolescent Non Formal Education Network), des travailleurs sociaux et des volontaires de différentes ONG (Association Vero, Mouvement pour le progrès de Roche-Bois entre autres) Tous les participants ayant en commun le désir de remettre en question et d’améliorer leur pratique, leur attrait pour une discipline artistique et leur implication auprès d’un public vulnérable », explique Camille Sénèque, Awareness and Training Coordinator.
Critiques constructives lors de site-visites
Côté organisation pratique, quelques changements pour cette 4e édition de Facilit’art : les 11 jours de cours condensés habituellement ont été répartis sur 3 mois (novembre 2014, février et mars 2015) et le nombre de participants a été limité, pour pouvoir assurer un suivi de qualité auprès de chaque participant.
« Les feedbacks passés ont mis en évidence l’importance de visiter chaque participant, directement dans sa structure. L’équipe de Tipa pourra ainsi émettre des critiques constructives en vue d’améliorer la qualité des interventions futures auprès des enfants », complète Camille Sénèque.
Une visite d’évaluation, qui ne semble pas stresser les participants de Facilit’art. Il faut dire que la formation se déroule dans une ambiance studieuse, mais toujours détendue, surtout grâce aux activités « warm up » sous forme d’exercices stimulant le corps et l’imagination…
« Facilit’art a avant tout été conçu dans un esprit de partage. Depuis la création de TIPA, le travail en réseau nous tient d’ailleurs très à cœur », met en avant Angélique De La Hogue, manager de TIPA, « l’échange d’expériences de terrain et de compétences se fait dans les deux sens, entre l’équipe de TIPA et les participants et vice-versa. Avec Facilit’art, nous apprenons autant que les participants ! ».
A noter : la prochaine édition de Facilit’Art est prévue pour le mois d’août 2015, avec des visites de terrain en septembre et une session de follow-up en octobre. L’annonce sera publiée sur ACTogether.mu, en juillet 2015 pour les inscriptions.
Feedback d’une participante à mi-parcours
Pas de temps perdu au Mahebourg Espoir Education centre (ANFEN) ! Giralda a déjà commencé à mettre en pratique ses nouvelles compétences et à les partager avec ses collègues.
Elle raconte : « La formation de TIPA a bien mis l’emphase sur les différentes étapes du déroulement d’une activité et l’importance de la planification pour atteindre deux objectifs : l’implication des élèves et la satisfaction personnelle de l’animateur. Avec mes collègues, nous avons donc décidé de préparer nos activités en commun depuis la rentrée de janvier. Et aussi de mettre en place un tableau de récompenses pour les élèves, notamment pour évaluer leurs progrès au niveau du comportement et les encourager. Dans le passé, nous n’avions pas réussi à mettre en place cet outil. J’ai bon espoir pour cette année, notamment car nous avons choisi de l’utiliser sur une base quotidienne et l’instaurer comme un rituel attendu des jeunes »
D’un point de vue personnel, Giralda a aussi retiré beaucoup de Facilit’art. « J’ai découvert des talents cachés en moi, par exemple le plaisir de peindre. Avant j’avais du mal à trouver l’inspiration. Par exemple, je ne savais pas par où débuter un tableau. L’équipe de TIPA m’a donné confiance en moi dans la pratique de l’art plastique. Et je transmets cela au centre et à la maison, surtout quand mes enfants s’ennuient par temps pluvieux… ».
Toute l’année scolaire au contact des élèves en difficulté scolaire, Giralda est également une maman comblée, avec 4 enfants. La pédagogie interactive, elle maîtrise !
