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Passerelle « Et si c’était vous ? » : Dans la peau d’une sans-abri 15 mars 2018
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Pour marquer la Journée Internationale des droits des femmes, l’ONG Passerelle a invité des femmes de différents secteurs à participer à une expérience sociale bouleversante. Journalistes, députés, activistes, responsables CSR, entre autres… Elles sont 11 à avoir joué le jeu.


Entre 7h30 et 10h le matin du jeudi 8 mars, allongées ou assises sur un morceau de carton dans différents coins de la capitale, elles ont vécu une partie du quotidien de Sans Domiciles Fixes. Etre SDF, ont-elles constaté plus tard au moment de restituer leurs expériences, va encore plus loin que le fait de ne pas être domicilié. Etre SDF, c’est porter de lourds stigmates. C’est souffrir du mépris des autres, subir un regard embué de préjugés.

Mais, quand même, soulignent plusieurs des participantes, au milieu de toute cette pluie d’indifférence et de regards vides, embarrassés, fuyants, de ce manque d’humanité et d’empathie qui blessent, une ou deux personnes sortent du lot, proposent à manger, reviennent sur leurs pas même si elles sont pressées. Ceux qui tendent la main sont surtout ceux qui ont le moins à offrir, notent-elles. 

Tania Diolle, Aurore Perraud, Martine Hennequin, Martine Luchmun, Annelise Mestry, Djemillah Mourade-Peerbux, Amy Kamanah-Murday, Isabelle David-Philippe, Megha Venkatasamy sont parmi les personnes qui se sont portées volontaires pour vivre cette expérience.

Pour toutes, l’expérience a été secouante. D’imaginer que ces trois heures intenses représentent des centaines, voire des milliers d’heures pour tellement d’autres femmes. Se dire aussi que certaines femmes se retrouvent dans ces situations avec leurs enfants en bas âge. On se pose des questions auxquelles on ne pense pas en croisant généralement des SDF, ont souligné plusieurs des participantes. Par exemple, des questions pratiques d’ordre sanitaire : Comment font-elles si elles ont leurs règles ? Où vont-elles pour uriner ? Que se passe-t-il pour elles la nuit venue ?

Les témoignages font remonter les mêmes émotions chez toutes les participantes. Pour Isabelle David-Philippe, « C’est une expérience blessante, qui me touche en tant que femme et en tant que mère. » Pour Martine Hennequin, « c’est une expérience déshumanisante. On n’était pas seules, mais c’était insupportable quand même. Il y a des femmes qui sont contraintes à vivre dans la rue et c’est un phénomène tellement présent qu’il y a le risque que ce soit banalisé, alors que c’est loin d’être banal ! »

Cette action de sensibilisation mise en place par l’association Passerelle est calquée sur le modèle de la campagne française « Et si c’était vous ? » visant à interpeller sur la situation des femmes et hommes vivant dans la rue. Une manière percutante et très visible pour l’ONG de demander à l’Etat de revoir sa politique de logement et de plaider pour qu’un abri de nuit pour les femmes SDF soit enfin mis sur pied.


Pour contacter Passerelle, qui vient en aide aux femmes vulnérables, notamment celles sujettes à la violence domestique et les femmes sans abris : 5 923 8752 | 5 946 4338

 

 

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