Il y a 20 ans, un groupe de parents d’enfants atteints de maladie mentale décide de se réunir, inspiré par un mouvement sud-africain, les ‘Friends of Tara’. Las de se battre seuls, contre le manque d’infrastructure adéquat, la prise en charge inadaptée et les tabous, les parents trouvent en ces rencontres régulières, une forme de soutien. Le nom était tout trouvé : Friends in Hope.
Des débuts informels…
« A l’époque nous nous rencontrions à mon bureau à Réduit », se rappelle Monica Maurel, parmi les membres fondateurs de l’association. « Nous parlions et partagions nos soucis. C’était pour nous tous, très libérateur ! »
Le groupe inclut peu à peu des professionnels de la maladie mentale, ce qui permet aux parents-membres de s’informer davantage sur la question. Le 22 août 1997, l’association Friends in Hope est officiellement enregistrée.
A l’époque de la naissance de Friends in Hope, les parents qui se réunissaient régulièrement n’avaient déjà plus des enfants malades à la maison, mais de jeunes adultes pour lesquels il n’existait pas encore de centre de prise en charge.
Sous l’impulsion de Mme. Jocy St Mart, infirmière psychiatrique diplômée, revenue à Maurice après avoir travaillé dans un centre similaire en Angleterre, le premier centre de thérapie voit le jour chez Friends in Hope en l’an 2000.
« Cela a été un moment important de notre histoire », raconte Joyce Marie-Jeanne, actuelle Présidente de l’ONG et autre membre fondateur.
« Au début, les personnes appelaient surtout pour des conseils. L’idée d’un centre de thérapie remplissait les mêmes objectifs que ceux d’aujourd’hui. Nous voulions aider les personnes atteintes de maladie mentale à être plus autonomes et à être des membres actifs de la société ».
… à une professionnalisation des services
Les difficultés sont-elles les mêmes aujourd’hui ? « Les personnes ne veulent pas s’impliquer », constate Monica Maurel.
« Nous le voyons à travers notre comité administratif. Nous avons beaucoup de difficulté à recruter et retenir les jeunes sur notre comité. Donner de son temps et de sa constance n’a plus la même valeur aujourd’hui. J’encourage les entreprises qui nous aident à s’engager aussi sur notre comité !|
Il est important que nous nous redynamisions, notamment en organisant des réunions par Skype s’il le faut, et que les jeunes remplacent les anciens. Je me suis d’ailleurs moi-même retirée du comité et ne suis aujourd’hui que bénévole. »
Comme dans toute organisation, Friends in Hope a eu son lot de moments difficiles. Car s’occuper d’une ONG n’est pas qu’une question de gestion financière ; il est important d’avoir les bonnes personnes aux bons postes, soutiennent Monica Maurel et Joyce Marie-Jeanne.
« Il y a un investissement personnel à donner pour gérer une ONG. A Friends in Hope, nous avons aujourd’hui un processus de recrutement qui est assez pointu. Lorsque nous recrutons, nous recherchons quelqu’un qui colle à la nature du poste, mais qui a aussi la faculté de compassion et d’empathie. »
La question d’argent est un facteur additionnel. L’association s’est toujours encadrée de thérapeutes qualifiés mais il devient de plus en plus difficile de les payer, explique Joyce Marie-Jeanne.
Friends in Hope poursuit quand même sa route, en s’appuyant sur les bonnes pratiques du passé, et en innovant avec de nouvelles.
Tout dernièrement, l’association a lancé un programme de poules pondeuses à l’intention des bénéficiaires afin de leur permettre de s’engager dans une activité génératrice de revenus.
Projets futurs…
« Nous avons aussi en projet de construire un centre résidentiel avec soutien médicalisé pour les personnes atteintes de maladie mentale, surtout pour héberger les personnes qui n’ont pas d’autres endroits où aller », explique Joyce Marie-Jeanne.
« Nous avons bénéficié d’un terrain à travers le diocèse anglican. Il nous reste à trouver le financement pour la construction ! »
Contact : Friends in Hope
Tel : 454-0849.
