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Parapli Rouz Sous l’ombrelle du Parapli Rouz… 15 déc. 2017
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Le 17 décembre marque la Journée Internationale contre la violence envers les Travailleurs/euses du Sexe. A travers cette journée classée sous le thème "To Drwa=Mo Drwa", l’ONG Parapli Rouz ne manque pas, comme tous les ans, de faire ressortir les actions discriminatoires auxquelles sont sujets les travailleurs du sexe à Maurice.


Sous l’ombrelle du Parapli Rouz, les droits des Travailleurs/euses du Sexe (TS) sont mis en lumière et revendiqués. « Sex workers’ rights are human rights » : un slogan que l’association martèle dans son plaidoyer effectué à tous les niveaux – décideurs, forces de l’ordre, membres du public… Depuis ses débuts officiels en 2015, Parapli Rouz éduque aussi ses protégées pour que celles-ci soient mieux informées sur leurs droits et viennent elles-mêmes de l’avant quand ces droits sont bafoués.

Un axe de travail qui prend tout son sens à quelques jours de cette journée internationale contre la violence envers les Travailleurs du Sexe, quelques jours après la Journée Mondiale des Droits de l’Homme (10 décembre)… et à la lumière des nombreux actes récents de non-respect des droits des TS décriés par Parapli Rouz : au poste de police où elles se retrouvent dans l’incapacité de porter plainte après avoir été sujettes à une agression, dans la rue lors d’interventions de membres de forces de l’ordre armés de « taser », dans les établissements hospitaliers où la confidentialité au sujet de leur état de santé n’est pas respecté…

Serena, 38 ans, comme beaucoup d’autres travailleuses du sexe, ne demande pas de traitement privilégié et ne s’attend pas à ce que l’on approuve son choix de vie. « Juste le respect », dit-elle. « Je n’ai pas honte de ce que je suis mais je suis blessée par les remarques et l’attitude des autres à mon égard. Je veux juste que l’on s’adresse à moi d’être humain à être humain. » Maman d’un enfant de 5 ans qui est sa raison de vivre, elle ne comprend pas pourquoi elle devrait être jugée sur ses capacités à être une bonne mère par exemple, des choses qui n’ont, soutient-elle, rien à voir avec son activité professionnelle. « J’ai fait ce choix et je l’assume, mais je ne le souhaite pas à mon enfant. »

Car ce choix vient tout de même avec son lot d’inquiétudes : notamment le sentiment perpétuel d’être en danger, à la merci d’une loi qui joue en sa défaveur et qui laisse libre champ aux actes de violences et risques d’enlèvement. « Mon plus grand souhait est de ne plus vivre dans la peur que l’on m’enlève la garde de mon fils. »  Un rêve qui pour elle, reste utopique. Il y a quelques mois Serena a été agressée par un client. Au poste de police où elle a tenté de porter plainte, sa déclaration n’a pas été prise au sérieux et l’agresseur n’a pas été inquiété.

Pour Mélanie, 25 ans, travailleuse de terrain (Field Worker) à l’ONG Parapli Rouz, il est plus que jamais important que le public commence à comprendre que les droits humains concernent tout le monde. De toute façon, dit-elle, il y a beaucoup d’hypocrisie autour de la notion même du travail du sexe, que l’on n’associe qu’à ce qui est visible, c’est-à-dire, les femmes en petites tenue qui arpentent les rues le soir. « Or, la secrétaire qui fait des faveurs sexuelles au patron en échange d’une augmentation salariale pratique aussi, à mon sens, une forme de travail du sexe. Mais la principale concernée ne le verra pas comme tel et restera dans le déni. Je considère que le travail du sexe est avant tout un accord entre deux personnes consentantes pour que l’un des deux bénéficie d’un service sexuel et l’autre d’une faveur, souvent monétaire. »

Shamina Bhoyroo, Outreach Worker de Parapli Rouz, voit percer une faible lueur montrant que le message de l’ONG commence à passer. « Une fois de temps en temps sur les réseaux sociaux, les mots cruels qui sont balancés sur les travailleurs du sexe sont ponctués de paroles de soutien, ou du moins, de reconnaissance des droits des TS. » Mais, soutient-elle, un très gros travail reste encore à faire.  


Contact ONG Parapli Rouz 
Tel : 5443 1951
Facebook : https://www.facebook.com/paraplirouz/

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